Carnets / Madrid-Granada
Granada : sixième semaine
Du lundi 13 au dimanche 19 octobre
Lundi… Réveil de bonne heure. Départ pour Lanjaron à la recherche des sources d’eau chaude. Les gitans m’en avaient parler, des conversations attrappées aussi, mais j’en avais oublié le nom. On nous dit Lanjaron alors c’est partit. Deux heures de bus. Petit village structuré autour d’un axe principal. Avec des façades toutes propres, sensation carte postale…on dirait que l’unesco est passé par là. On passe par un marché de miel, une des spécialité du coin. J’achète un pot pour Francesco. On passe par l’office de tourime, on nous indique les eaux thermales avec verre d’eau à 1 euro. On a l’impresion de s’être fait rouler. On part en ballade dans la montagne. Nous passons dans un long village sur s’étend sur la montagne, différents types de maisons ont été construit. La famille avec 3 enfants qui courent dans le jardin, les petits vieux, les hippies sédentaires, les……………
Marion essaie de suivre un chemin indiqué sur une carte de l’office. Je fais tout pour le perdre. On se perd. On demande notre chemin à une vieille andalouse qui s’amourache de notre cause. Nous cherchons les cascades du fleuve qui descend des hauteurs. Marion essaie d’expliquer ce qu’on cherche. Elle décide de nous montrer le chemin. On la suit avec le sourire, ne sachant quoi en penser. Petite en jambe, tassé par les années de travail, conservant chancelant les souvenirs de ses dents, elle tripote un bout de bois en suivant un canal asséché. Arriver au point du aurevoir, la séparation est difficile. Elle nous indique la route 10 fois, répétant avec une tournure différente tous les danger d’aller à la source, à cette heure, les risques de la nuit, de se perdre…on pourrait aller chez elle, on pourrait manger avec elle. On essaie de s’en débarrassé. On contine sur le chemin sans la dame. Suivre un petit canal en béton qui doit évacuer les eaux en hiver. Là, il est encore sec. Il s’enfonce dans la montagne, le relief s’ascentu, les roches se révoltent, les arbres occupe le passage, un peu d’escalade… Nous arrivons dans une plaine, la vue se dégage, un champs de chataigne. Marion en scandales… On s’arrête manger, tentant d’écarter les petites boules piquantes. On commence à flipper…des paroles de la vieille, sans se l’avouer, on veux pas tarder. On se sent un peu perdu. Une pente douce, descente vers une habitation, élevage de brebis, l’accueil à deux chiens, nous montre le chemin… Nous arrivons sur une route privé. Une voiture portant des regards interrogateur passe devant nous. Fin des barrière, début du public. On croise deux personnes, le nez dans le guidon, sac plastique à la main, va-et-vient vers le sol…on s’approche. Des amandes. On plonge, sac plastique en main. Je les casse plus que je ne les mange. Je mange plus que je ne prevois. Petite cigalle, caillou en main, profite de l’été. Nous arrivons dans le centre de Lanjaron deux heures avant le départ du bus. C’est que la vieille dame nous a vraiment fait peur. On s’installe à une terrasse, nous sortons nos livres, profitant de ce temps calme. On reprend le bus, être sortit de Granada, voyage d’un jour, nouvelles sensations.
Mardi… Rendez-vous avec Zevik. J’attend 30 minutes. Il ne vient pas. Peu d’énergie de mon côté, oublie du sien. Allons faire des courses. Impression d’avoir fait un truc de mon après-midi. Je rentre les bras chargés. Une femme dans le salon. C’est Mariella. Francesco lui offre un lit. Je l’avais déjà croisé dans les rues. Elle souhaite partir au Maroc dans les prochains jours. Je préviens que ce soir je fais la cuisine. Départ en classe de flamenco. Je me sens bien maintenant. Je connais les règles de la classe. La subjectivité des remarques de Pressy. Le manque de remarque. La concentration sur une personne. J’accepte, je laisse la barrière élève/professeur. J’évite d’accrocher les pensées jalouses. Je me concentre sur mon corps, sur ma pratique. Je retrouve Sabrine dans la classe de 19h-20h. Une gitane que j’ai connus à San Miguel durant ma nuit cueva. On s’installe à une terrasse après la classe. On discute, on fume, on rigole, j’en oublie l’heure. On se donne rendez-vous pour le lendemain. Albycin 15h ? Vale. J’arrive à l’appartement à 21h. Tout le monde autour de la table, on m’attend vaguement. Marion a prit les choses en mains. Riz, sauce avec carottes et poivron rouge. Un classique qui me sauve de mon idée perdu. On enchaine soirée discothèque. Vogue. Boite de merde pour érasmus attardés mais ce soir c’est l’éclate. On danse jusqu’à 5h du matin.
Mercredi… Réveil tardif au coté de Mariella. Elle repousse son départ à demain. J’ai rendez-vous avec Sabrine. Je m’habille, je la rejoint. Echange de bon procédé. Je lui apprend la « Allegria » du cour, elle m’enseigne les palmas (frappes des mains). Je l’accompagne manger au Jardin de Zoraya, restaurant pour touristes, même patron que le « Café au Lait ». Je la laisse pour aller en classe. Les progrès continuent. Je rentre à l’appartement. Une femme dans le salon. Salut. Elle est Russe, utilise Couchsurfing pour voyager, veut devenir maitre de thé, prend des douches froides la matin, est végétarienne, a des percings, une petite frange, des dreads. Nous allons au cinéma. « La Huida » de Sam Peckinpah 1973. Un homme sort de prison. Il remonte un braquage. Il foire plus ou moins. Course poursuite. Coups de feux. Trahissons. Fuite au Mexique. Plus subtil que les films d’actions actuels, mais bon. Les fligues ça restent les flingues. Dès que la barrière des 10 tires est passée, c’est le carnaval…ça tire dans tous les sens, ça s’entretue sans remord, l’action nie la reflexion.Tout est à l’instinct. Homme sur-humain qui passent entre les balles, petite plaisure à l’épaule pour le replacer parmit ses frères. Très bon film malgré tout. Nous allons boire une bière. Je joue comme un gosse avec Francesco. Jonglant avec un bâton du diable. La maison est pleine. Russe. Espagnole. Française. Urugayenne. Italienne. Bonne nuit tout le monde.
Jeudi… Réveil de bonne heure. Mariella part pour le Maroc. Je me lève plus tard. Direction la bibliothèque. Finit « Amours, proxac et autres curiosités… ». J’ai adoré. Je penche pour « Dan Yack » de Blaise Cendrars. Je rentre. Mode ours littéraire toute la journée. Je commence mon livre.
Fin de journée. Mariella est de retour. Louper trois fois le train, c’est quand même fort. Petit exploit.
Nous allons voir un film. « Los Cronocriminels » de Nacho Vigalondo 2007. Thématique de la boucle du temps. Voyage dans le passé. Superposition de différents parcours du même homme dans une temporalité commune. L’histoire est à tirer par les cheveux. Marion : « Digne d’un élève sortant de sa école de ciné ! ». Francesco : « Ouais, si, ça va! ». Mariella : « Il y a un truc que j’ai pas compris ! ». Vesu : « Comme Fransesco il a eu peur pendant la scène des ciseaux ! ». Il y a un problème dans la construction du scénario. Le premier voyage ne peux pas être la conséquence du voyage qui n’a pas encore été fait à ce moment…voilà en gros à quoi amène les films sur le temps. Au lit.
Vendredi… Mariella est bien décidé à partir pour le Maroc. Cette fois ça sera la bonne. A bientôt Mariella. Peut-être en Uruguay ? Journée tranquille. Je n’appel pas Zevik, il n’appel pas non plus. Sur le canapé, sous une couverture, le temps n’a plus de force, il s’écoule facilement. Je me promène sur les glaciers où Dan Yack a décidé de vivre avec 3 artistes russes. Sensation du desert de glaces, de la solitude, du froid, de la jolie. Dégénérescence de l’humain dans la nuit polaire. Pertes des repères. Entre rêves éveillés, vies somnollées.
Direction la classe. La « Farruca » avance, se dévelloppe, de nouvelles possibilités de mouvement, des impulsions, des pirouettes…Je me nourris. La « Allegria » avance lentement, moins interressant. Après la classe, nous allons boire un coup au Boabdil. Je rencontre deux françaises. Nous retrouvons Francesco, Vésu et Marion. Soirée bien arrosées. On va à Eshavira, bar flamenco qui ferme à 4h. Je rentre avec Marion.
Samedi… Réveil avec Marion. Bonne résolution. Ce matin, c’est piscine. Bonnet jaune, short rouge, tong trop grande et lunettes noires. La classe. Piscine pendant 1h30. Plaisir de retrouver mes sensations, entrainement pour le Brevet de surveillant de baignade, pratique régulière à la piscine Saint-George. Je redécouvrir ses vertus. Cardiaque. Souffle. Calme. On se repose dans une tétéria marocaine. Deux milk-shaks commandés. Nous retrouvons le couple magique et deux hommes en plus dans le salon. Alors ils viennent d’où ? Etats-Unis. Couchsurfing. Ils m’énervent à parler en anglais. Je me découvre un anti-américanisme primaire, totalement subjectif, qui me vient des trippes. Il faut que je sorte cette haine stupide. Temps de reflexion…d’où me vient ce sentiment. Je rentre tôt avec Marion. Nous regardons « Host » un film coréen. Très bon. Thème du monstre dans la ville. Traitement subtile. Peu d’intervention massive, critique des administrations sanitaires, des politiciens… Histoire sentimentale, un père incomprit à la recherche de sa fille. Film bien mené.
Dimanche… C’est décidé aujourd’hui je rappel Zevik. Depuis mardi, je ne l’ai pas vu. J’ai envie de reprendre la rue. Rendez-vous 14h Plaza Bibalhambra. La retrouvaille est merveilleuse, ma danse se déroule sur sa musique, il répond aux impulsions, l’écoute est présente, les fins viennent toutes seules, le public s’interresse… Nous gagnons 12 euros. Je suis content de l’avoir rappeler. Nous gardons le même rendez-vous, 4 jours par semaine : Lundi, Jeudi, Samedi, Dimanche. Les choses se mettent en place. Cette fois-ci nous nous y tiendrons. Variant entre jour de classe et jour de rue.
Nous passons la soirée à Up Setter. Pressy y organise des Jam de flamenco de 19h à 21h. En réalité, c’est juste ceux de la classe. Deux danseur. Juan, style introvertit et technique parfaite des rythmes. Tomomi, particulièrement impressionnante, le niveau supérieur. Un chanteur. Pablo, beau andalou de 28 ans qui a commencer le chant, il y a 1 ans…on dirait qui chante depuis toujours. Un guitariste. Roberto, italien qui vit dans la cueva de Pressy, cheveux en boule, tee-shirt à fleurs. Je retrouve Sabrine à une table. On discute un peu flamenco. Je commence à être plus à l’aise avec cette culture. Je rentre avec Marion.