TNA Théâtre Nomade Autonome

Ena / Carnets / En route vers le Maroc

Azrou-Merzougat-Agadir

Du lundi 10 au dimanche 16 novembre

Azrou

Gare routière en apparance désaffectée, les hommes lui donnent une vie. Petit bus, petit prix, long trajet…ce n’est pas le trajet direct avec climatisation. Seul blanc sur le siège, le bus fait salle comble. Fès-Azrou : Cinq heures. Montagnes…Villages… Chemins…
Je retrouve Khalid qui m’accueil chez lui. Ami d’un ami… »Ne pas se sentir le bien venue »… impression amplissant mon coeur. Je ne ne sais pas d’où elle vient…c’est comme ça. Je rencontre tous les marocains qui travail avec lui. Guide de montagne, vendeur, commercants. Tout à un prix…repas, ballade. Tout est utilisé pour trouver de l’argent. Ils ont des vies difficiles…peu d’argent. Le tourisme comme moyen de survit. Ils utilisent toutes les ficelles. Je dois accepter mon statut, je suis un touriste, je dois payé…

Mais il n’y a pas que ça, le plus important est derrière… Leur coeur grand ouvert, leur humour, leur bonne humeur. Leurs histoires…
Coup de foudre
Jeunes mariés en Allemagne
Ces parents sont emportés
Retour au pays…
Coup de tête
Un destin retourner
Tout abandonner
Tout recommencer
Devenir guide de montagne
Nous partons nous ballader.

Nous parlons religions… Je me suis mit au Coran, je découvre l’Islam avec curiosité et étonnement. Je ne le savais pas aussi proche du christianisme. Avec ma djélaba et mon coran sous le bras, je me vois déja étudiant l’arabe et les textes saints… Mais la vie est comme ça, elle te cueille au matin et t’indique un autre chemin. Alors j’oublie mes vélléités et direction le dessert avec un marocain, deux américains.
Mercredi soir, nous prenons le bus pour Merzougat.

Merzougat

Trajet de nuit… Fès-Merzougat : Sept heures. Ombres… Formes… Aurore… Nous sommes dans un taxi, les dunes apparaissent au loin, frontières infinies de ce desert de sables. Nous reprenons les répétitions de cette nuit raté…sommeil sous feuilles de palmier. Nous prenons un repas devant un tableau vivant… le bleu, rouge, terre…infinie, courbe, jusqu’aux pied… Le sable reflète l’attaque du soleil, les couleurs évoluent, du rouge au jaune devenant blanc…collectionneur de sable parcourant le monde. Les chameaux, spectre du dessert, flottent à l’horizon. Je suis émerveillé.

Début de la ballade. Les yeux grand ouvert, je me prend explorateur, départ vers l’infini, attention Tombouktou ! Mais ça passe, ça dure, les dunes ça devient momothone. Une butte, un creux. Je tente de souffler sur les braises éteintes de mon romantisme passé. Non décidement, il y a quelque chose qui ne marche pas ici…je ne comprend pas. Regardez au loin, des touareks…Ah non, c’est 30 touristes venus avec « Nouvelles Frontières » ! Je regarde ma carte, je commence à comprendre… Je suis dans un parc d’attraction ! Le désert de Merzougat, c’est un ovale de 20 km sur 5km entourée par le désert noir. On voit vite les limites du sables. La puissance infini de la mer se transformant en lac. Je profite malgré tout de ces deux jours dans les dunes.

Je repense à mes cours de théâtre. « Vous vous imaginez marcher dans le sable ». Je trouve ça cool d’être dans un désert africain pour y réfléchir. Mon ego fait des bonds… L’important est de trouver le sable qui se trouve dans le corps… Et pour ça, rien ne sert de courir dans le désert, il faut travailler sur soi. Mon ego se calme. Les grains de corps, les dunes de l’ame, la force tranquille… Se laisser marquer, être mit en mouvement par le vent, être ancré et mobile. Adaptation, acceptation, tradition.

Réveil au matin, départ à chameau, voir nos frères Berbères…les Bretons du Maroc comme ils disent ici. Et bah, c’est pas les mêmes conditions de vie ! Ils vivent dans le desert noire, avec des pierres volcaniques, des chèvres et des tentes razant le sol. C’est un peu le choc. Comment on peut vivre ici toute l’année ? Nous repartons après le repas et le thé. Ils vivent du tourisme aussi.  L’américain joue un aire country en improvisant sur le mode Lucky-Lucke sur son chameau. Je tappe des mains en rigolant. A l’arrivé, nous montons au sommet d’un dune pour le couché de soleil. C’est impressionnant, des rayons rouges se dégagent nettement…je ne comprend d’où ça vient. Demain, reveil pour le lever de soleil !

J’arrive en haut de la dune, essoufflé, mal réveiller…le vent me giffle le visage. J’ai froid, c’est long, je caille. Il vient ou quoi ! Le voilà. C’est un lever de soleil comme les autres, rien de fantastique. Nous reprenons les chameaux, retour à la base. Je décide de partir au plus vite. Je suis lassé de jouer au touriste, ça coûte cher, c’est banal et ennuyant. C’était sympa mais j’ai d’autres rêves en tête. Ce matin, je veux partir. Mais où ? Rien ne m’attire, rien ne m’appel. Je me laisse porter par mes pulsions. Direction Ourzazate ?

Agadir

Je vais à Erfoud, prendre le bus pour le ville du cinéma. Du désert à la ville, je rencontre Outman, il m’invite chez lui. Rencontre de quelques heures, je retrouve un maroc généreux qui donne sans arrière pensée. C’est un bonheur. Ils m’accompagne à la gare. Nous échangeons nos adresses. A bientôt. Erfoud-Ourzazate : Sept heures. Desert… Poussières… Portes bleu… Je sors du bus. On me propose un billet pour Agadir. Je remonte en bus. Ourzazat-Agadir : Sept heures. Doutes… Fuite… Rêves…

Réveil vers 6h du matin à Agadir. On est dimanche matin. Réunir mes idées. J’ai décidé de partir en bateau vers les Iles Canaries pour rejoindre Dakar. Je suis en doute… Réveil en douceur au café de la gare. Je rencontre un belge dessinateur. Il a déja fait du bateau-stop. Il me conseil. Je reprend espoir. Il reprend sa route. Je tente de construire la mienne. Taxi…La Marina.