TNA Théâtre Nomade Autonome

Créations

La Maladie du Voyage

Dramaturgie, scénographie, mise en scène : Simon Queven
Chorégraphie, interprétation : Ugue Etté
Jeudi 11 juin 2009. 20h30. Centre Culturel Français de Bamako
Créée en résidence aux Quartiers d’Orange, avec le soutient du CCF de Bamako et de Helvetas Mali

Nos partenaires

Le CCF de Bamako nous a soutenu des le début de notre projet en nous proposant une résidence de 3 mois aux Quartiers d’Orange. Mettant à notre disposition ses moyens logistiques, administratifs et financiers, il nous a permit la réalisation de ce projet chorégraphique. Nous avons de plus bénéficier d’une aide financière de Helvetas Mali dans le cadre de leur soutien à la création artistique.

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Première piste

Se rencontrer
Se mettre à travailler
Les idées se confrontent
Les pensées se développent
Une écriture est en marche
Une danse se dessine
Un spectacle est crée
De cette amitié

Résidence de création

Nous disposions d’un vaste hangar pour expérimenter, nous interroger sur la conscience du temps, la perception et le positionnement des corps… Cette recherche expérimentale s’appuyait sur l’histoire de l’émigration africaine, les traces que laisse l’histoire dans les corps et l’espace, la métamorphose… De ces temps de recherche, la photographe Elisa Cepeda, qui nous a suivi durant deux semaines, a tenté de retransmettre l’atmosphère de travail, de doute et d’avancer.

Note d’intention

Trois hommes, trois êtres qui traversent un siècle pour se tourner vers le futur. Trois histoires qui se transmettent et se transforment. Trois corps qui révèlent et témoignent de l’Afrique d’aujourd’hui, de l’Afrique fantasmée, de l’Afrique oubliée… C’est une traversée, un voyage à travers des mémoires parcellaires, des souvenirs oubliés, des bribes de livres, un vieux tourne-disque… Une érosion du temps sur les matières souvenirs, quand les murs se fendent, les pages se fanent, les fleurs s’envolent.

Quelles sont les marques de l’Histoire ? Que conservons-nous de nos ancêtres ? Comment la mémoire du corps traverse les âges ?

Trois hommes ballottés entre Afrique et Europe. Trois hommes tourmentés dans leurs identités. Trois hommes parlant de leurs rêves, des fantasmes, des peurs, d’un ici ailleurs, d’un là-bas meilleur… Se trouver ici, se perdre là-bas, revenir par-ci, l’emmener là-bas et regarder au loin la vie pas à pas traversé nos corps. Un fil se tend, traverse mon corps, occupe mon esprit. Le fil et le corps, l’espace et le temps…vers où regarder, vers où se tourner ?

Comment l’Europe colonise l’imaginaire Africain ? Quels fantasmes l’Afrique projettent en Europe ? Comment l’imaginaire joue de nos vies ?

La Maladie du Voyage

Marchant et vivant, tirant une misère qui appelle la fuite, tirant une bosse qui plie tout son corps, son esprit s’envole vers les contrés lointaines ; les mondes féeriques des rois pleins de gloire, de toutes leur médailles, de toutes leurs épées. Les mondes fraternels des révolutions perdues, des guerres meurtrières, des hommes sacrifiés.

Marchant et vivant, sans espoir ici, a vouloir partir pour un gagne pain, pour un presque rien, aussi grand qu’un rêve. Alors allons-y, faisons le voyage, lançons le hasard, au bonheur la chance. Terre de liberté, d’égalité, de fraternité : Bienvenue à toi, cher colonisé.

Marchant et vivant, dans un presque partie d’un corps plein d’envie, d’une âme morcelée. Les rêves se réveillent, la vie se dilate, le jeu est dans l’air. Déverse, lève, entremêle pour former un meilleur ici.

Trois générations

Dans un bureau d’Etat-civil, on pourrait parler d’eux ainsi :

  • 1885-1961 : Ancien combattant de la Grande Guerre. Fonctionnaire dans l’administration coloniale. Gradé de la légion d’honneur. Meurt quelques jours avant l’indépendance du pays. Caractéristiques physiques : bossu, boiteux.
  • 1939-1991 : Travailleur immigré ayant tenté sa chance en Europe dans les années 1960. Revient en Afrique après 20 d’exil. Elément subversif durant les mouvements de grève. Caractéristique physique : bossu…
  • 1991-… : Jeune africain…

Dans un conte, on pourrait parler d’eux ainsi :

  • Le vieux, le bossu, l’homme sage, l’homme d’ombre et de lumière…
  • L’amoureux, le révolté, l’homme fort, l’homme de sang et de larme…
  • Le prince, le rêveur, l’homme fou, l’homme d’air et de feu

Dans un rêve, on pourrait dire que c’est le même personnage.
Alors ne cherchons pas à comprendre la logique. Laissons-nous entraîner dans l’histoire.

Captation du 11 juin 2009 au CCF de Bamako